Brune/Blonde : une expo que je ne recommande pas
Hier j'ai eu la chance, grâce à Nath, de visiter l'expo de la Cinémathèque gratuitement. Et bien j'ai été très déçue. Nous avons découvert une exposition "conceptuelle" qui ne m'a rien appris et qui reste beaucoup trop superficielle. Son contenu se limite à une collection d'extraits de films pas forcément judicieux (dont certains se répètent et dont certains ne sont même pas référencés !), de rares affiches, de rares tableaux, de rares photos. Chaque salle est introduite par un panneau qui en présente la thématique... et basta. Ces panneaux sont pleins de lieux communs : Hichcock aime les blondes ; les féministes ont affiché leurs revendications en se coupant les cheveux ; les japonais sont très forts pour les coiffures très compliquées ; les africains oscillent entre fascination pour le cheveu "lisse" occidental et la revendication identitaire de la coupe "afro" ; la chevelure est très riche en symboliques, notamment érotiques ; la chevelure, déjà, fascinait les peintres.
Aucun approfondissement, aucune réflexion, seulement un survol qui résume l'histoire de la chevelure au cinéma à 4 stéréotypes : Louis Brooks, Jean Harlow, Marylin Monroe et Jean Seberg, certaines n'apparaissant que furtivement dans de courts extraits. Le cinéma français semble lui se résumer à Catherine Deneuve.
Qui trop embrasse mal étreint. Les commissaires de l'expo ont voulu traiter à la fois la chevelure dans l'histoire du cinéma, la relation esthétique entre peinture (du XIXe siècle) et cinéma, la chevelure dans tous les cinémas (occidental, africain, asiatique, indien...). Tout était survolé en quelques extraits, dans des salles vides ou presque. A la fin, une carte blanche a été donnée à des cinéastes actuels pour la réalisation de courts-métrages sur la chevelure : initiative intéressante qui s'apprécie de façon indépendante mais qui n'apporte pas grand-chose à l'expo elle-même.
Le sous-titre de l'expo est en fait très bien choisi : "Une e xposition arts et cinéma",
c'est-à-dire une espèce de fourre-tout pseudo intello peu consistant.
La déception était d'autant plus grande que la Cinémathèque m'a habituée à des expositions didactiques riches en documents de toutes sortes et en sens (L'expressionnisme, Sacha Guitry, Tati, Tournages Paris-Berlin-Hollywood) où j'avais appris plein de choses.