Les petits mouchoirs ? Bof ! (SPOILERS)
Alors, vous pouvez me ranger définitivement parmi les vieilleries, les antiquités, les débris surannés : j'ai été davantage touchée par les états d'âme de Marie de Montpensier et de ses "soupirants" en 1570 que par ceux de la bande de trenta-quadra des "Petits mouchoirs" de nos jours ! Mais où est passé le Guillaume Canet de "Ne le dis à personne" ? Sans rythme, un niveau d'écriture plutôt bas, une réalisation plate et sans la moindre esthétique, un scénario à invraisemblances. J'ai trouvé le film agréable mais je n'ai pas été emportée et je ne comprends vraiment pas l'immense succès du film... j'étais attirée par le bon souvenir de l'excellent précédent opus du réalisateur et je pensais trouver mes propres interrogations de trentenaire sur la vie, l'amour, l'amitié. Que nenni ! Je n'ai pas trop cru au scénario, et comme dit Nath, le postulat de départ ne m'a pas convaincu, voire choquée : comment peut-on prétendre être aussi ami avec quelqu'un et le laisser seul sur son lit d'hôpital entre la vie et la mort pour partir en vacances ??? surtout qu'il ne s'agit pas de vacances exceptionnelles et uniques réservées des mois à l'avance (ce qui, à la limite, aurait pu passer). Je ne me suis pas reconnue dans cette équipe de bobos-beaufos. Et je n'ai pas trouvé l'analyse des sentiments très profonde. J'ai eu du mal à croire à la bande de copains parce qu'ils semblent avoir plus des choses qui les divisent que de choses qui les rapprochent. G. Canet a dit un peu partout qu'il y avait un peu de lui dans chaque personnage.... et bien j'avoue que ça ne me donne pas spécialement envie de le rencontrer...
Bref, je ne suis pas emballée, sans avoir détesté. Le film reste agréable et je n'ai pas vu le temps passer, c'est déjà un très bon point pour un film si long. Mais c'est loin d'être un film inoubliable ou marquant. Pour le positif, je garde le très bon jeu des acteurs (génial Cluzet une fois de plus), des répliques et des moments vraiment drôles. Justement, j'aurais préféré que l'on reste davantage dans le registre de la majeure partie du film, c'est-à-dire celui d'une comédie douce-amère avec des moments difficiles de mises au point et quelques réflexions sur un mode sérieux. Je n'ai pas aimé le virage tragique de la fin (surtout que Dujardin allait de mieux en mieux) même si on comprend que l'absence du pivot du groupe a contribué à son effritement et sa mort peut-être à sa réconciliation. Mais à la fin, c'est difficile d'être ému pour un personnage qu'on a à pein e vu. J'ai versé une larme malgré tout, mais c'est grâce au jeu des acteurs et non à une émotion réelle.
Pour boucler la boucle, on comparera la fin de la "Princesse de Montpensier" et celle des "Petits mouchoirs". Les 2 films se terminent sur une tombe : dans le premier, la scène courte, esthétique et intériorisée, avec cette main simplement posée sur un nom gravé dans la pierre glacée, nous laisse bouleversés et le coeur serré pour longtemps ; dans le second, une interminable scène larmoyante d'enterrement digne d'un téléfilm américain nous pousse à l'émotion pavlovienne sans laisser de trace.
Voilà, j'étais sur une bonne série de très bons films et là je suis déçue et plutôt sceptique quant au résultat.