Raiponce / Arrietty : mon choix est fait

  

Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai vu des "dessins animés" au cinéma. Mon premier Disney depuis "Mulan" et "Pocahontas", mon premier film japonais (en effet je n'ai jamais vu un Myiazaki mais j'ai très envie depuis longtemps de combler cette lacune, sans doute aurai-je désormais le temps). Résultat : Raiponce m'a déçue et Arrietty m'a charmée. J'ai tout préféré dans le second : esthétique, scénario, musique.

Je n'apprécie pas l'effet visuel créé par les images numériques ou 3D, je ne sais pas trop comment on appelle ça, du film de Disney. J'ai cependant aimé les paysages, assez beaux, et les mouvements de caméra de grande ampleur. Mais j'ai trouvé les personnages d'une laideur confondante : on dirait des poupées mannequins en plastique aux gestes saccadés, peu naturels, aux figures inexpressives ou au contraire trop expressives... et ces yeux en billes énormes, mon Dieu, quelle horreur !!!! C'était vraiment pénible. En regardant le visage de Raiponce, j'ai eu l'impression de voir la tête de E.T. pendant tout le film... pas très crédible ni romantique. Je n'ai pas été séduite par les chansons aux paroles plates, aux mélodies sans intérêt, aux interprétations poussives. L'humour ? j'ai parfois souri, mais pas ri contrairement à d'autres spectateurs. Le caméléon était mignon mais pas assez exploité. Quant au scénario, l'histoire de Raiponce, peu connue chez nous, avait le mérite d'être assez neuve, mais je n'ai pas trouvé son traitement prenant et haletant. Ce n'est pas faute de rythme, cela va à 100 à l'heure : mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Dans les numéros musicaux, particulièrement, tout va trop vite, on n'a pas le temps de voir les images, les gags, les effets visuels qui existent pourtant. Si j'aime le rythme, je n'apprécie pas ce montage hyper-rapide. Cela m'effraie que les enfants soient formés visuellement par un monde d'images qui défilent à toute allure. Quelques moments étaient assez réussis : le numéro des brigands dans la taverne, la présentation de la vie de Raiponce au début, la liesse dans les rues du village et la nuit des lanternes. Mais bon, on est loin de la créativité des "Aristochats" (et tant d'autres) ou de la beauté graphique de "Blanche-Neige" ou de "La Belle au bois dormant" (et tant d'autres) aux styles si différents. Peut-être la magie de Disney n'opère plus en moi en raison de mon grand âge ?  

Arrietty en revanche m'a vraiment conquise. Une jolie histoire pleine de poésie et de délicatesse. Une grande beauté visuelle des décors. Le physique des personnages reste "dessin animé japonais de ma jeunesse", il serait peut-être bon d'évoluer un peu là-dessus. Mais bon, je préfère ça au blanc des yeux qui roule en permanence et aux minauderies maniérées de Raiponce. Le sentiment de nature, le réalisme des sensations ressenties l'été dans un jardin sont merveilleusement rendus. Les personnages sont touchants ou amusants. Ce petit monde adorable renvoie à l'imagination de l'enfance et on y croie. Et, l'air de rien, cette oeuvre délivre plein de petits messages dont le principal, peut-être, est qu'il faut voir le monde sous un autre angle et cela fait tout relativiser. Voilà, j'ai plus que jamais envie de voir les films de Myazaki, le plus possible sur grand écran, je l'espère.