Rome antique
On ne peut que tomber amoureux de Rome. C'est une ville qui touche à la perfection esthétique par ses monuments d'époques variées qui composent cependant des paysages urbains homogènes, par ses couleurs, par sa lumière véritablement unique, d'un doré somptueux au crépuscule, par sa végétation où les pins parasols structurent les vues, les perspectives qui s'ouvrent aux regards un peu partout. Le printemps, et plus précisément le mois d'avril, est une magnifique période qui permet de bénéficier des nuances des frondaisons : le vert tendre des feuillus, les couleurs des arbres en fleurs, le gris argenté des oliviers et le vert sombre des cyprès et des pins se complètent, s'opposent, créent des effets de profondeur en s'intercalant entre les monuments de marbre blanc, de briques rouges ou roses, ou aux parements ocres. Les photos sauront mieux vous décrire ces effets que mes mots.
Tels les voyageurs du Grand Tour, nous avons été émerveillés par la perfection artistique atteinte par les Romains des temps antiques, médiévaux, renaissants, classiques et baroques. On comprend que les artistes étrangers qui sont venus là apprendre ou nourrir leur inspiration en sont repartis avec des modèles, des savoirs-faire de premier ordre qu'ils ont assimilé pour les utiliser selon leur propre sensibilité d'anglais, de français, d'allemands, etc...Si la France a donné l'art gothique à l'Europe, l'Antiquité romaine a servi de relais pour le vocabulaire grec classique et hellénistique en matière d'ordres architecturaux, de motifs ornementaux ou de statuaire, et elle en a produit sa propre relecture. Bon, j'enfonce ici des portes ouvertes, le B-A BA de l'histoire de l'art, mais aller à Rome permet de mieux comprendre pourquoi les modèles sont venus d'ici, permet de voir quel point de perfection avait été atteint dès les tout débuts de l'Empire, et, ensuite, pour les XVIe-XVIIe siècle, pourquoi l'influence des églises romaines et d'artistes comme Le Bernin a été si immense. J'arrête là ce discours introductif pour vous laisser avec des clichés des monuments antiques que nous avons visités et qui nous ont fascinés. Suivront dans les prochains jours ou semaines des albums sur les églises, sur les panoramas, sur les rues et places et enfin sur les petites choses typiques, quotidiennes ou insolites.
Area sacra di Largo Argentina : découverts incidemment en 1926, les vestiges visibles sur cette place, face au Teatro Argentina, sont ceux de quatre temples d'époque républicaine, ce qui en fait des raretés. Ils se situaient tout près de la curie qui vit l'assassinat de César.
Le théâtre de Marcellus, commencé sous César et terminé sous Auguste, qui servit de modèle au Colisée. Il fut, au XVI siècle intégré dans un palais dont on voit ici l'arrière. Au fond à droite : la grande synagogue datant du tout début du XXe siècle.
Le Panthéon, édifié entre 118 et 125. Édifice énorme et merveilleusement conservé, 42 m de haut sur 42 m de diamètre, une voûte hallucinante à coffrages de béton.
L'oculus sommital de 9 m de diamètre, conçu de telle manière qu'il n'y pleut pas, même lors des pluies les plus fortes seules quelques gouttes en tombent (ne me demandez pas pourquoi ni comment, mes connaissances en physique et en géométrie sont à peu près nulles).
Le sol de marbre et de porphyre, frais, dur et coloré comme au premier jour :
Pour vous donner une idée de la taille des pilastres... nous n'étions pas les seuls à examiner de près les cannelures ;-)
A l'arrière du bâtiment subsistent quelques fragments des placages sculptés qui font apparaître des moulurations et frises d'une finesse époustouflante.
Le Forum romain.
Nous ne l'avons pas découvert le matin à la fraîche comme nous en avions l'intention car, chemin faisant, nous n'avons pu nous empêcher de nous arrêter dans presque toutes les églises rencontrées et au Panthéon, de prendre le temps d'admirer les places et les palais croisés, de faire une halte sur le site de Torre Argentina. Bref, c'est finalement après déjeuner, à 14 h que nous avons gravi le Capitole pour découvrir la vue superbe sur le Forum romain, les flancs du Palatin et le Colisée. Ensuite, tout l'après-midi fut consacré à ces trois sites, ce qui m'a valu quelques coups de soleils.
Les trois colonnes du temple de Castor et Pollux devant l'arc de Titus (81 ap. J.-C.) construit sur l'ordre de Domitien pour honorer son frère.
L'église des Saints Luc et Martine (édifiée au XVIIe par Pietro da Cortona), l'arc de Septime-Sévère (élevé en 203 ap. J.-C. pour célébrer ses victoires sur les Parthes) et le temple de Saturne (datant de la République et reconstruit au milieu du Ier siècle).
Dans la perspective, devant le Colisée, l'église des Saints Côme et Damien (Ve-XVIIIe siècles)
Ces bonnes vieilles voies romaines sur lesquelles j'avais déjà marché ici même et en Campanie.
Le temple de Vesta (premier temple remontant au VIIe siècle av. J.-C., maintes fois reconstruit).
Quelques moulures et corniches... spéciale dédicace à Balibari ;-)
La basilique de Maxence et Constantin (début du IVe siècle), dont vous verrez les vestiges complets des trois nefs sur une photo plus loin.
Au début de l'ascension du Palatin, en se retournant vers le Capitole.
Sur le Palatin...
Le stade de la Domus Augustana édifiée sous Domitien (81-96)
Une vision presque japonisante des arbres de Judée en fleur.
Vus sur le forum et le Colisée depuis les jardins Farnèse du Palatin :
Revoici, entre autres, la basilique de Maxence et Constantin dans toute sa monumentalité.
Sur un côté du Colisée, le sol de l'arène, à l'origine constitué d'un plancher recouvert de sable, a été restitué, ainsi qu'un bout de gradin en marbre. Cela permet de se faire une idée plus exacte de l'aspect originel du lieu.
En se retournant du Colisée vers le forum, au soleil couchant :
Dernière allusion à un monument antique, voici une création contemporaine très réussie, le nouvel écrin de l'Ara Pacis, l'autel d'Auguste (autel cérémoniel élevé en 9 av. J.-C. pour célébrer la Pax romana).
Pour terminer, deux images retouchées :