Les larmes aux yeux...
... devant Jean-Paul Belmondo, ce soir, à la Cinémathèque française, à l'occasion de la projection de la version restaurée du film de Jean-Paul Rappeneau "Les Mariés de l'an II". Avec aussi Marlène Jobert et le réalisateur, plus Costa-Gavras le président de la Cinémathèque et Serge Toubiana, éminent spécialiste de cinéma, dans le cadre du Festival du film restauré.
Grâce à FB (et oui, ce réseau a une utilité, je m'en aperçois finalement) je suis abonnée aux nouvelles de la chaîne TCM et j'ai pu participer à un concours pour recevoir 2 invitations à cette soirée : à ma grande surprise j'ai gagné ! C'est toujours un plaisir de se retrouver dans la case "VIP". Avec Annabelle, nous avons reçu à l'entrée un joli catalogue et un joli badge (qui ne sera pas perdu pour tout le monde ;), nous avons pu voir J.-P. Rappeneau et M. Jobert de près, se faisant interviewer avant d'entrer dans la salle...
Et puis, avant le film, Costa-Gavras, Serge Toubiana et Martin Scorsese ont présenté le festival et le film. Enfin, ce dernier, qui oeuvre activement pour la restauration et la préservation du patrimoine cinématographique, n'était présent que dans un petit film, avec un petit discours adressé au public du festival.
Puis Jean-Paul Rappeneau les a rejoint.
Et enfin, on est allé "les" chercher... ceux (et particulièrement celui) qu'on attendait tous : Belmondo et Jobert en personne.
Formidable d'avoir l'occasion, avant et après le film, d'applaudir, debout bien sûr, ce réalisateur, ces acteurs, cet acteur inoubliable et monumental, de les remercier modestement pour les merveilleux moments passés en leur compagnie tout au long de notre vie. "Les mariés de l'an II" est un de mes films de Belmondo préférés : enfant j'ai apprécié sa vivacité, son action, son humour, sa musique (ah la merveilleuse musique de Michel Legrand !), son romanesque (le personnage de Sami Frey, bel aristocrate ténébreux, m'avait fasciné). En grandissant j'ai davantage su apprécier ses dialogues, sa synthèse historique plutôt bien vue de l'époque de la Révolution, le jeu des acteurs où tous les 2nds rôles sont excellents (Guiomar, Préjean, Auclair, P. Brasseur, Sim, Ch. Denner... et puis là, dans un coin, le tout jeune Patrick Dewaere), la fluidité et le rythme de la mise en scène ...et toujours la musique. J'ai retrouvé toutes ces qualités encore accentuées par le visionnage sur grand écran (et vraiment un beau et grand écran dans cette salle Henri Langlois) pour la première fois après de multiples diffusions télévisées. La bande-son, elle aussi restaurée, rendue par des appareils adéquats, était d'autant mise en valeur, et ainsi la musique donnait encore plus de souffle au film. Film heureux d'une époque heureuse (sorti en 1971), il n'a pas vieilli.
J'ai savouré cet instant rare où, le générique de fin se terminant, les applaudissements nourris se sont transformés en standing ovation et bravos, face à Belmondo debout devant nous, un grand sourire aux lèvres. On ne voyait pas le temps passé, cruellement mis en évidence par le film, mais seulement l'homme qui venait de faire un magnifique numéro d'acteur, et nous lui disions merci.