Christiane Desroches Noblecourt
Il ne fait pas bon mourir le même jour qu'une vedette du cinéma et de la télévision...
Si j'approuve les hommages rendus à Peter Falk que j'appréciais beaucoup, le personnage de Colombo ayant bercé mon enfance, j'aimerais mettre davantage en lumière la grande égyptologue Christiane Desroches Noblecourt décédée elle aussi le 23 juin, à l'âge de 97 ans.
Quand j'étais adolescente, trois noms de femmes me faisaient rêver : Jacqueline de Romilly (1913-2010), Régine Pernoud (1909-1998) et Christiane Desroches Noblecourt (1913-2011). Des femmes savantes, historiennes, passionnées, au tempérament ardent pour promouvoir ou défendre leur discipline : la Grèce antique, le Moyen Âge et l'Égypte ancienne. Des femmes exactement contemporaines qui ont réussi à faire carrière dans un milieu à l'époque très masculin, grâce à leurs compétences et leur caractère bien trempé. Des femmes qui ont fait entendre la voix de l'intelligence tant dans les enceintes universitaires qu'auprès des politiques ou du grand public.
S'il ne fallait retenir qu'une chose de Christiane Desroches Noblecourt, ce serait son intervention essentielle, décisive, dans le sauvetage des temples menacés par la création du barrage d'Assouan dont les plus célèbres sont ceux du site d'Abou Simbel.
Seule, elle décida, et convainquit à ce sujet le Général de Gaulle, que la France sauverait le petit temple d'Amada.
C'est également grâce à elle que fut organisée la célèbre exposition des trésors de Toutankhamon à Paris, et la venue de la momie de Ramsès II restaurée et ainsi sauvée en France.
Et puis elle laisse un oeuvre écrit universitaire et de "vulgarisation" inestimable.
Voici quelques références pour mieux la connaître :
De beaux articles sur les sites du Figaro, du Post, de l'Histoire, une nécrologie factuelle sur celui du Monde, et une vidéo de l'INA datant de 1964 qui retrace le sauvetage du temple d'Amada.